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Je vous fais un dessin ?

Scrogn | 26 janvier 2014

Les fêtes sont parties se terrer encore une fois dans les cartons alanguis d’humidité. Car notre cave, gouffre boulimique de nos souvenirs bordéliques, n’aura de cesse de ronger, petit à petit, un bout de notre passé. D’année en année, nous devons faire un deuil anodin d’une évocation chuchotée par un fragment moisi.

Et en plus, je n’y mets jamais les pieds, dans ce foutu sous-sol. Enfin, c’est faux. J’y vais. De temps en temps. Seulement quand mes sens sont censés être sensés. Lorsque je suis obligée de faire un peu de ménage. Quand les énormes araignées sont terrassées par notre hiver insecticide (je sais, je sais, l’araignée n’est pas un insecte. Personnellement, je hurle de la même manière. C’est que je ne suis pas raciste). J’y dépose rapidement des sacs bouffis de notre histoire et des boîtes craquantes de notre mémoire. Sans vouloir m’y attarder. Bizarre que mes pires cauchemars et mes moments les plus doux soient entreposés au même endroit…

Si je vous parle de notre cave, c’est qu’il n’y a aura aucun rapport avec la suite. Je suis comme ça. J’aime bien écrire selon mon cœur, avant de replonger prosaïquement dans mon quotidien.

C’est donc lors d’un rangement centrifuge que le Grumpy s’avança, avec un bout de papier en guise de drapeau, de façon ostentatoire.

Grumpy : Tiens, Maman, c’est mon cadeau. Pour toi.

Scrogn (tendant une main blasée): Un autre dessin pourri. Je suis ravie. Merci, mon amour adoré.

Grumpy : Mais regarde-le, regarde-le !

Scrogn (obéissant pour la première fois de sa vie à un affreux) : Mais… Mais… C’est BEAU !!!

Je vais radoter mais je refuse proclamer qu’une œuvre pondue par un de mes affreux est belle uniquement parce que l’un des auteurs est un de mes produits magnifiques. L’apprentissage de l’esthétique ne passe pas par l’angélisme et l’hypocrisie mais bien par la vérité toute nue. Ainsi, jugez de mon émoi sincère en découvrant une esquisse remarquable (pour un affreux de son âge) tant par la maîtrise du trait que par l’emploi judicieux et pondéré des couleurs.

Là, je dois avouer qu’une chape de culpabilité s’est abattue sur mes épaules. Aurais-je raté un pan entier de l’évolution artistique du petit dernier à cause de mes préjugés (largement renforcés par mon expérience avec ses aînés) ?

Je peux vous dire que quand votre a-priori vous rattrape, ça fait un gros « sproutch » sous les chaussures de votre conscience.

Scrogn : Non, franchement, c’est vraiment beau !

Grumpy : Évidemment. Je me disais aussi que ça allait te plaire.

Scrogn : J’aime intensément, énormément, incroyablement, passionnément ! Je suis aux anges ! Tu en as dessinées beaucoup d’autres, des images de ce type ?

Grumpy (avec une désinvolture aérienne) : Ben non. C’est pas de moi. Ça, je l’ai trouvé par terre. Je sais pas qui l’a fait.

Scrogn ( atterrissant avec fracas sur le dur sol ingrat de la réalité) : …

Vous remarquerez que je ne fais pas beaucoup de bruit, en fin de compte. Question d’habitude.

Pour venger cette déception, ô combien cruelle, j’ai entrepris de vider mon cœur avec le recyclage de papier et autres déchets du même acabit. Aussi, pensant œuvrer avec la prudence du félin en chasse, je me suis retrouvée comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Grumpy (outré) : M’man, tu fais quoi, là  ???

Scrogn (vaguement prise au piège) : Ben… Tu vois bien ! J’aide la planète… Genre… Il ne faut pas jeter à la poubelle normale ce qui sera recyclé dans les dépotoirs de toute façon. Un réflexe, je suppose.

Grumpy : Nan, mais je n’en crois pas mes beaux yeux ! Le dessin que je t’ai offert ???

Scrogn : Mais comme il n’était pas de ta main, il n’a pas beaucoup d’importance à mes yeux.

Grumpy : Ouais, ben c’est pas la peine de nous répéter À CHAQUE FOIS que c’est JUSTE L’INTENTION qui COMPTE ! Pffff….

Je profite de mon sentiment de honte pour vous convier à rejoindre ma page Facebook. N’hésitez pas à inviter votre famille, vos amis et ennemis, vos voisins, collègues et employeurs, fonctionnaires que vous croiserez et les autres que vous ne verrez jamais en vrai, de parfaits inconnus vous collant de trop près dans les transports en commun. Je vous vengerai avec joie avec des bonus. Tapez Scrogn, pas nécessairement sur moi.

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Grumpy nous emballe

Scrogn | 24 Décembre 2013

N’importe quel parent espère secrètement qu’avec le temps, sa progéniture aura la sagesse de laisser un peu de place à la vie de couple de ses géniteurs. Et il aura gain de cause. Sauf s’il est affublé d’un Grumpy. Dans ce cas, il doit apprendre à en faire son deuil. Dans l’esprit de notre dernier, Guinness et moi ne faisons un couple que pour une question d’éducation, de choix de cadeaux de Noël et élaboration des repas de la semaine. Côté affection, il ne devrait en avoir que pour cet enfant. Chacun de notre bord. Ainsi lorsque mon cher époux revient du boulot, le pauvre homme est assailli par une horde de moufflets dont Grumpy est le plus féroce.

Le pater familias ayant à peine posé le quart de la moitié du commencement d’un orteil dans notre demeure, c’est déjà l’hallali.

Les Affreux (en mode cacophonique): DevineFautEtmoiquoiquejeetmoidiseetmoi ?

Les plus désespérés d’entre nous auront le courage de redistribuer les paroles aux gamins ad hoc.

Guinness : Je peux au moins embrasser Maman, d’abord ?

Grumpy : Non, non, ce n’est pas la peine. Elle a l’habitude. Viens voir mon dessin…Tout de suite !

Mais il n’en reste pas là. Il semble sidéré à l’idée d’avoir des parents humains.

Grumpy : Allez !!! Venez faire la construction d’un igloo et la bataille de boules de neige !!!

Scrogn : Là, papa et maman sont un peu fatigués. Donc, ça sera pour une autre fois.

Grumpy : Z’êtes des parents plates… Et vieux. Et défectueux. Pour Noël, tu penses que je pourrais en avoir d’autres ? Neufs avec des piles ?

Scrogn : Tu penses qu’on pourrait avoir un enfant RAISONNABLE qui ne formule pas ce genre de demande à cinq heures du matin ? VA-TE-RE-COU-CHER !!!

Il arrive que ce cher enfant soit foncièrement attaché à l’esprit des fêtes d’antan.

Scrogn : Tu aimes notre sapin de Noël ?

Grumpy : Il est nul…

Scrogn (pensant que c’est parce nous sommes incapables de brancher l’arbre artificiel comme du monde) : Papa va arranger cette cochonnerie, je vais le redécorer et enlever les épines en plastiques qui jonchent le sol. D’accord ?

Grumpy : Nan. C’est pas ça. Il n’a pas le même goût que celui de Madame Machin. Le sien, il goûte le sapin.

Cet enfant ne pense qu’à bouffer. N’importe quoi.

Sur ce, je vous souhaite un joyeux Noël et une excellente année. Moi, je vais aller me recoucher.

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L’affreux petit lexique

Scrogn | 10 novembre 2013

Nous avons tous eu à décrypter des annonces immobilières pour débusquer le véritable message.

– Beaucoup de possibilités : véritable ruine
– Très fonctionnel : horriblement laid
– Cadre enchanteur : abattre l’immeuble
– Quartier en plein développement : dealers à chaque coin de rue
– Idéal pour investisseur : idéal pour suicidaire
– Coquette studette (très français) : un placard au huitième étage sans ascenseur, ni toilette ou douche. Une prise électrique au mieux (si elle fonctionne).
– Sans garantie légale : viens te faire avoir.
– À voir absolument : vendeur désespéré.
– Proche des voies d’accès : collé à l’autoroute.
– Etc…

Il en va de même avec les enfants. En tout cas, avec mes affreux. Ainsi, quand ils disent certaines choses, voilà ce que cela signifie réellement :

– Je monte faire mes devoirs : il va rêvasser, jouer ou lire.
– Je ne rentre pas trop tard : il va revenir à une heure qui dérangera tout le monde sauf lui.
– (en réponse à « qu’est-ce que tu fabriques ?  » ) Je ne fais rien : il fomente un complot contre vous ou refait la décoration de la maison.
– J’ai oublié : il s’en moque éperdument.
– Pardon, je m’excuse : il attend que vous ayez le dos tourné pour recommencer… en pire.
– Mais je te dis la vérité : il vous raconte ce qu’il voudrait être la vérité.
– C’est l’autre qui a commencé…: …après lui.
– C’est pas de ma faute : il n’était pas le seul à monter le mauvais coup.
– J‘ai rangé ma chambre : il a tout tassé sous son lit.
– J’ai plus de vêtements propres : forcément, ils sont sous le lit (c.f. la ligne du dessus).
– Je ne trouve plus ma deuxième chaussure : il ne s’est jamais abaisser à la chercher et il compte bien que vous le fassiez… une minute avant d’être en retard pour l’école, pour lui, et retard pour le boulot, pour vous.
– Maman, je suis en train de mourir : il a un rhume.
– Maman, je peux te faire un ÉNORME bisou : il a fait une ÉNORME bêtise qu’il ne peut cacher.
– Pardon, je m’excuse (bis) : il se demande laquelle de ses idioties a été découverte grâce au hasard à vos soins. Il fait un prix de gros.

Bref, même si vous vous les trouvez mignons, méfiez-vous. Les vices cachés existent…

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Bienvenue au club

Scrogn | 29 septembre 2013

Je vous la fais brute de décoffrage comme je l’ai subie. Tant pis pour vous.

Grumpy : Môman, on a créé un club !

Scrogn (massacrant ses grosses mains délicates dans le prélavage de vêtements mâles): Bien, bien, bien. Un club de quoi ?

Grumpy : Ben, d’enfants voyons ! Bbbbrrr…..

Scrogn (refoulant l’envie de relever que son propre fils prenne les enfants pour des objets) Bien, bien, bien. Et qu’allez-vous faire ?

Grumpy : Rien qui ne pourrait t’intéresser. Discuter des graves problèmes existentiels : les repas, les devoirs, les amis, les leçons, les parents, les amis, la bouffe, les allergies alimentaires, les amis, les repas, nos problèmes amoureux de nous-autres-les-sept-ans-d’âge, les amis…

Scrogn : Bien, bien. bien. Ça semble intéressant. Vous serez nombreux ?

Grumpy : Au moins une vingtaine. C’est qu’on m’aime beaucoup.

Scrogn : Bien, bien, bien. Et vous allez l’appeler comment ce club ?

Grumpy : (avec son air « vive moi ») Vu qu’on échange nos points de vue, j’ai trouvé le nom parfait !

Scrogn : Bien, bien, bien. Et quel est-il ?

Grumpy : Le club des échangistes.

Scrogn : Bien, bien, bi…

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Que pouic

Scrogn | 25 août 2013

Ce qu’il y a de formidable avec les vacances, c’est que vous pouvez, en toute quiétude, vérifier certaines théories en vogue. Car se retrouver vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec votre horde a tôt fait de transformer vos journées en une étude scientifique, preuves à l’appui.

Ainsi, lorsque certains clament haut et fort que les garçons acquièrent un peu de maturité beaucoup, beaucoup, beaucoup plus tard que les filles, j’ai pu malheureusement démontrer la véracité de ce propos. Et en public en plus (même si nos voisins étaient anglophones). C’est qu’entendre hurler « pipi-caca-vomi-crotte-de-nez » sur une plage, avouez qu’il y a un petit quelque chose de gênant.

Non. En fait, je me liquéfiais de honte. D’autant que le galopin en question a plus de quarante ans.

Et un autre intérêt (tout relatif, jusqu’ici) de séjourner dans un pays pratiquant la langue de Mark Twain, réside dans l’espoir fou que votre progéniture (sociable au bout’) picorera çà et là des rudiments idiomatiques de l’endroit. Un peu de vocabulaire glané sur le sable, un soupçon d’accent américain entendu au fond d’un coquillage, une tournure de phrase pêchée au creux d’une vague.

Nonobstant ma qualité de vacancière ès « orteils-en-éventail », il m’arrivait inconsciemment de jouer mon rôle de maman attentive au développement de ses affreux.

Un soir où, n’ayant pas eu ma dose suffisante d’alcool, je demandais de façon étourdie à mon aîné s’il connaissait l’hymne national de notre pays, il entonna solennellement ( mais en chantant horriblement faux) :

– Ô Canada ! Terre de nos aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux !
Car ton bras sait porter l’épée,
Il sait porter la croix !
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protégera nos foyers et nos droits,
Protégera nos foyers et nos droits.

– Bien, lui fis-je. Mais comme tu veux intégrer l’armée, tu dois le savoir dans l’autre langue officielle itou. Qu’en est-il ?

Sans se démonter le moins du monde, le Crapulet re-massacra nos oreilles avec un horrible et caricatural accent anglais :

– Ô Kénéda ! Tewe deu nos aieux,
Ton fwont est ceint de fleuwons glowieux, etc. etc, etc…

Je vous fais la grâce du reste. Ça vous sauvera de la terrible migraine qui m’a terrassée après cet épisode.

Mais si j’adore revenir avec ma tribu sur le lieu de villégiature de mon enfance, il faut bien dire qu’il s’agit de vacances qui se méritent, vu les interminables heures de route. Nous partons en extrême fin de soirée pour éviter une attente trop longue à la frontière et Guinness conduit toute la nuit. D’où ma terreur de le voir s’endormir derrière le volant. de nocturne de conseils on ne peut plus raisonnables (et parfaitement exaspérants), chaque heure :

– On fait encore une pause pour que tu dormes un peu, mon chéri ?

– Mais voyons ! Tu ne veux quand même pas qu’on s’arrête à deux heures du matelas ?

– ??? Quand je te disais que tu étais fatigué…

– J’ai dit « deux heures du mat’, là« . Et tu m’emmerdes.

N.B. : je sais que le titre n’a aucun rapport avec le contenu du billet. Mais je suis tombée amoureuse de cette hilarante (pour moi) expression découverte chez Alphonse Allais, je vous l’impose sans aucun état d’âme. Na.

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