L’université Scrogn ouvre ses portes (II)
Scrogn | 20 décembre 2007- Deuxième cours : Investissez le terrain ( La tournée d’Halloween)
- Assurez-vous que votre
mulemère s’est équipée d’un sac d’une contenance de cinquante litres (minimum), pour que vous puissiez y vider le vôtre de temps à autre. Manquerait plus que vous fatiguiez à transbahuter le fruit de votre récolte. - Avant de partir, agitez bien votre sac vide avec rancoeur sous le nez de votre pôpa. N’est-il pas scandaleux que ce dernier ait refusé de vider le contenu de l’énorme saladier familial, délicieusement empli de bonbons, dans votre besace ? Ceci sous le prétexte fallacieux que ceux-ci sont destinés aux petits amis qui viendraient sonner à votre porte, durant votre absence ? Non, mais…
- Sur le trottoir, remorquez résolument votreÂ
camion-benne môman, vers la première porte (de gauche ou de droite, selon la configuration des lieux) totalement dépourvue de lumière, citrouille ou tout autres décorations d’Halloween. Manifestez (bruyamment) votre volonté d’aller massacrer la sonnette. Devant les efforts pitoyables de votreesclavegénitrice de vous en dissuader pour des raisons obscures type « si la maison est ainsi, c’est que les gens ne donnent pas de bonbons », mettez-vous à sangloter et insistez (surtout si vous avez surpris une conversation entre vos parents qui traitaient ces voisins de « vieux ronchons »). Savourez la panique de votre mère. - Quand enfin quelqu’un sait vivre et vous donne des bonbons, plongez votre nez dans votre sac pendant un bon moment. Ne vous inquiétez pas. Devant votre immobilité, votre môman finira par vous dire « Mon chéri, qu’est-ce qu’on dit à la dame ? ». Répondez alors distinctement « C’est tout ? ». Délectez-vous du malaise profond ainsi créé.
- On vous demandera certainement, au cours de votre périple, en quoi vous vous êtes déguisé. Prenez un air chagrin et marmonnez « En chat… Mais c’est pas ça que je voulais… » . Effet « regards-apitoyés-sur-vous-et-froncement-de-sourcils-désapprobateurs-en-direction-de-votre-mère » garanti.
- Si, d’aventure, vous vous trouvez devant une file d’attente interminable devant une maison (signe qu’il s’agit d’un bon plan), dépassez tout le monde sans aucune gêne. La gêne, c’est pour votre mère qui ne manquera pas de vous sermonner sur votre façon de faire. Prenez alors un air contrit et affirmez que vous avez bien compris. Pour le prouver, retournez à la même maison mais cette fois-ci en faisant la queue. Qu’est-ce qu’on rigole…
- Lorsque votre
loquemère demande grâce, l’épaule déboîtée par le poids de son cabas, imitez la vache et beuglez (ce qui ira très bien avec ce qui reste de votre maquillage). Mais, grand seigneur (et parce que vous commencez à avoir mal aux pattes), exaucez son voeu. - Méprisez l’air éberlué de votre pôpa devant la quantité astronomique de bonbons nichés dans votre sac. Désignez machinalement votre môman qui rampe péniblement sur le seuil de votre masure en disant « le reste arrive ».
- Déjouez les plans machiavéliques de vos parents pour refourguer une bonne partie de vos gains sucrés auprès des visiteurs retardataires, en montant la garde, assis sur votre trésor, l’air féroce.
– Dernier cours : Consolidez le terrain (L’après-Halloween)
- Refusez de passer sous la douche pour décaper le reste de votre maquillage. Tout compte fait, vous l’aimez bien et vous voulez le garder pour dormir. Le désespoir de vos géniteurs fera plaisir à voir.
- Ignorez les consignes ringardes de vos parents qui ont décidé de réglementer bêtement la consommation de vos bonbons. Servez-vous dès que vos vieux ont le dos tourné (ou même lorsqu’ils n’ont pas le dos tourné. C’est beaucoup plus amusant).
- Repérez avec soin les cachettes successives (et minables) que votre mère dégote pour sauver les cochonneries de votre voracité. Le pillage n’en sera que plus délicieux. L’air perplexe de vos parents en constatant que le niveau de vos bonbons baisse de façon inexplicable malgré leurs précautions, vaut le détour.
- Le 1er novembre, réveillez vos parents à 5 heures du matin en hurlant qu’ils sont en retard pour Halloween (cf . Premier cours : Préparez le terrain – 8ème point). Refusez les mensonges grossiers marmonnés sous la couette. On essaie de vous tromper. Halloween se produit bien tous les jours. Vous le savez, vous, et on vous la fait pas.
- Après deux semaines de réclamations, laissez la méfiance de vos parents s’endormir. Puis, attaquez-les sournoisement avec la thématique « Noël ». Pour ce faire, vous pouvez vous inspirer du cours sur Halloween. Vos parents vont A-DO-RER et ils ne seront pas dépaysés.
Les inscriptions pour la prochaine session universitaire sont ouvertes. Il est fort à parier que vos géniteurs seront ravis de votre intérêt soudain (et précoce) pour les études.
C’est vrai que vous faites Halloween par chez vous :o/
Mouhahahahahahahahahahahahahaha
Mourrrrrrfffff Hiiii Haaaaa Hooooo
Gros fou rire mais tellement vrai, BRAVO !