Une question d’honneur
Scrogn | 11 septembre 2011Vous commencez à me connaître. Je ne vous ai jamais déçus. Allez, parce que c’est vous, je le prouve de nouveau.
Il semblerait que, selon une théorie fumeuse, une sale salle de bain se lave. Y compris le sale sol de celle-ci. Jusque-là , tout va bien. J’ai fini par m’y résoudre. Sauf que, un sol fraîchement lavé, c’est comme le vernis à ongle que je ne mets jamais : faut que ça sèche. Ceci expliquant certainement cela.
C’est donc avec toute ma graisse grâce naturelle que j’ai glissé. Et, dans un réflexe d’une pitoyable futilité, j’ai tenté d’attraper le lavabo pour éviter à ma divine personne un écrasement humiliant. Ma main droite qui passait dans le coin par hasard, a entrepris de frapper le rebord en porcelaine de la sinistre vasque. Très mauvaise idée. Car, non seulement mon fondement a goûté la dureté d’un carrelage au moelleux tristement inexistant mais en plus un de mes doigts (et non des moindres) a voulu voir ailleurs.
Les affreux, revenant de l’école, ont trouvé une mère clopinante avec un problème majeur.
Oui. Majeur.
Je ne sais si vous avez remarqué mais il existe des extensions utiles sur une main. Et il semblerait que Dame Nature, dans son sens sublime d’humour, ait octroyé un rôle bien particulier à chacun de nos doigts. Même celui du milieu. D’autant que ce dernier trône au centre du champs de bataille. Autant dire que, sans lui, nos paluches sont beaucoup moins rigolotes. Ou pas.
Devant les chats qui ricanaient dans leur barbe et leurs moustaches, j’ai bloqué les jointures de mon membres douloureux avec un ruban de pansement bien épais. Si le résultat était efficace contre la douleur, il avait une désagréable tendance à maintenir mon majeur dressé. Du genre, envers et contre tout.
Durant la séance de devoirs, l’Affreux Jojo me fixait d’un air admiratif. Limite béat. Enfin, « me fixait », c’est beaucoup dire. Il regardait intensément ma partie blessée.
Fichtre, me dis-je, aurait-il chez lui une once d’empathie ?
Que nenni.
Scrogn : À quoi penses-tu, mon Affreux-Jojo chéri ?
L’Affreux-Jojo (désignant du menton mon majeur blessé) : À ça.
Scrogn : Ne t’inquiète pas, mon trésor. Je vais très bien.
L’Affreux-Jojo : Non, ce n’est pas ça. (Aaargghhh) C’est que je n’en reviens pas.
Scrogn : …?
L’Affreux-Jojo : Ben, là , tu es grossière, vulgaire et agressive tout le temps, mais tu as le droit. Personne ne va te punir . Tu en as de la chance, toi ! Ppffff….
Enorme com dab!!! et si bien écrit….j’adore!!!! Faut avouer que tu fais pas la chose a moitié!!!!
Je découvre. En retard. Mais c’est bon en ta.
Avoir su que tu venais sur mon blogue, j’aurais fait le ménage … Merci Daniel ! Un commentaire d’un maestro des mots tel que toi m’autruche (ou « m’émeut » , j’sais plus).