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Les pépins du Crapulet

Scrogn | 10 mars 2013

Aujourd’hui, j’ai pu avoir un petit tête-à-tête avec mon aîné de douze ans et demi dans la cuisine. En effet, ses deux plus jeunes frères étant occupés à s’entre-tuer dans la salle de jeu, porte fermée, et ayant moi-même les mains coincées dans le décapage d’un évier blanc raciste vis-à-vis des restes de café, le Crapulet n’aurait pas pu trouvé meilleur moment pour me confier ses angoisses (histoire de décupler au centuple les miennes).

Le Crapulet (d’un air grave mais avec une voix montant encore dans les aigus) : Maman, faut que je te parle. J’ai un problème.

Scrogn (d’humeur taquine et chantonnant) : Tu sens bien que tu m’aimes.

Le Crapulet : Quoi ?

Scrogn : Rien. Ce n’est pas de ton âge.

Le Crapulet (soupirant avec découragement) : Bon, tu arrêtes de niaiser, là ? C’est sérieux. J’ai un problème. Et arrête de fredonner je ne sais quoi. Ça m’agace.

Scrogn : Quand je te disais que tu étais trop jeune…

Le Crapulet : Lâche tes gants jaunes en caoutchouc qui te donnent de l’urticaire. Pis palpe ici. J’ai une grosseur qui me fait mal.

Scrogn (soudainement terrorisée) : Tu veux dire LÀ ? LÀ, précisément ?

Le Crapulet : Oui. Là où je ne supporte pas qu’on me touche. Donc, vas-y doucement.

Scrogn : Tu parles de cette bosse, celle que je sens au bout de mes doigts ?

Le Crapulet : Exactement.

Scrogn : Je te fais mal ?

Le Crapulet : Un peu. Surtout quand tu appuies dessus.

Scrogn (avec un air catastrophé) : Quelle horreur, il s’agit du CT !!!

Le Crapulet : Je vais mourir ?

Scrogn : OUI !!! … Comme tout le monde, en fait.

Le Crapulet : C’est quoi le CT ?

Scrogn : Le Cartilage Thyroïde. Ta pomme d’Adam.

Le Crapulet : JEEEEEEEEEEEEEEEE VAIS MOURRRRRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIRRRRRRRRRRRRR !

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Cas de conscience

Scrogn | 17 février 2013

Imaginez un début de soirée feutré par une chute de neige. La précoce noirceur hivernale enrobe une demeure qui, jusque là, ne vous semblera en rien différente aux autres. Mais penchez-vous davantage ; même, incrustez-vous sans y être invité. L’intrusion ne sera pas remarquée. C’est que la vie de trois affreux envahit les murs et il ne reste pas beaucoup de place pour le reste. Au mieux, vous resterez tapi dans les recoins sombres et poussiéreux que mes enfants auront grand soin d’oublier lors de leurs velléités de ménage.

Vous êtes bien installé ? Les coussins de poussières sont confortables ? Bien.

Alors allons-y.

Il s’agit d’une discussion informelle. Des chats vont ici et là, sans se soucier d’un Grumpy valétudinaire.

Grumpy (reniflant) : Je suis enrhumé. C’est grave ?

Scrogn : En principe, non. Mais je connais tes capacités à exagérer tes symptômes et je sais ma propension à angoisser pour vous. Donc, il est possible que tu te sentes mourant grâce à moi. Et il est absolument certain que tu en profiteras grassement.

Grumpy (en mode métaphysique pour terroriser un peu plus sa mère) : C’est grave de mourir ?

Scrogn : En tout cas, c’est une affaire sérieuse. Ça n’arrive le plus souvent qu’une fois dans une vie et ça a des répercussions douloureuses sur énormément de personnes. Tu ne peux plus serrer celui ou celle que tu aimes dans tes bras. C’est une absence difficile à supporter.

Grumpy : La mort, c’est comme aller en prison ?

Scrogn (complètement perdue dans ses deuils) : Que veux-tu dire mon chéri ?

Grumpy : Ben, y’a une amie de ma classe dont le père est en prison pour très, très, très, très, très longtemps. Elle m’a dit qu’elle ne le reverra jamais. JAMAIS.

Arrêtons-nous un petit instant.

Oui, je le reconnais, j’ai eu des cascades de sueurs froides dans le dos. Et si cet homme était coupable d’horreurs sur des enfants ? J’ai eu un véritable essorage du coeur, sentant tout mon sang vouloir fuir dans des recoins inconnus de mon être.

Heureusement, à ce moment, ma formation juridique a pris le dessus : un condamné à perpétuité ressort au bout de dix ans de perpétuité. Au pire.

Maudite expérience professionnelle…

Après ces moments de flottement intenses (si, si, le flottement peut être intense. Essayez de rester sous l’eau dans la mer morte ! Vous m’en direz des nouvelles. Et surtout, vous m’enverrez une carte postale : je n’y suis jamais allée), mes devoirs maternels m’ont rappelée à l’ordre.

Scrogn : Dans ce cas, il faut que tu sois particulièrement gentil avec cette petite amie. Elle doit énormément souffrir de ne plus revoir son papa (et moi, soulagée).

Grumpy : Mais j’ai été très méchant avec elle. Très, très, très, très, très méchant.

Scrogn : Le « très » a beaucoup d’attraits à tes yeux, non ?

Grumpy : Gné ?

Scrogn : Non, rien. C’était un aparté qui ne fait rire que moi. Alors, qu’as-tu fait de si horrible ?

Grumpy (fondant en larmes et en morve) : Elle m’a dit que sa maman cherchait un autre papa. Et je lui ai dit que je ne lui prêterai pas le mien. Mais tu m’as toujours dit que c’était vilain de ne pas prêter ses jouets.

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Les listes des affreux cadeaux

Scrogn | 29 novembre 2012

Nous ne sommes que fin-novembre et pourtant les affreux y vont de leur liste respective pour Noël. Avant de les traiter d’emmerdeurs consommateurs précoces féroces, je me dois de préciser que l’anniversaire de deux d’entre eux tombe lors du onzième mois.

Aussi, pour sauver du temps et des petits bouts de papier semés tout au long de l’année (et qui seraient perdus grâce à mes qualités redoutables de ménagère pouf pouf), les deux aînés nous font un condensé de leurs souhaits, imités forcément par le Grumpy.

Certains résultats sont follement intéressants.

Ainsi le Crapulet réclamait un livre sur l’évolution de l’armée canadienne entre les années 1847 et 1983. Quand je lui ai demandé s’il avait des mois et de jours en tête pour préciser l’ouvrage qu’il désirait, il m’a répondu qu’il allait y réfléchir.

L’Affreux-Jojo nous a demandé (‘tention, c’est pointu) une poule VIVANTE et AVEC DES PLUMES (comment connait-il l’existence de poules sans plume ?). C’est que notre cadet voulait nourrir toute la famille avec un oeuf quotidien et lorsqu’il serait tanné de cette volaille, cette dernière servirait de dîner. À moins qu’elle ne fut bouffée par notre ménagerie féline et canine. Et pour l’hiver, pas de problème. Le placard de sa chambre aurait fait un parfait poulailler. Entre nous, il est vrai que vu les dons de rangement des affreux, la poule s’y serait sentie aussi bien que dans une porcherie.

Pour le Grumpy, la question est toute autre. Il souhaitait un nouveau jeu d’échec.

 » Mais, mon chéri, c’est que vous en avez déjà un. Et complet, qui plus est (miracle !).  »

 » Ben là, maman, il m’en faut un nouveau. J’suis trop fort aux échecs.  »

 » Ah oui ? Tu as gagné combien de fois contre tes frères, ton père et moi ?  »

 » Une fois. »

 » Pour chacun de tes adversaires ou dans l’ensemble ?  »

 » Ben euh…  »

Je l’avoue, j’ai ricané. Mon Grumpy est systématiquement renversé en moins de cinq coups.

 » Mon trésor, tu veux autre chose, alors ?  »

 » Non. J’ai changé d’idée : j’ai gagné cent fois. »

« … »

 » Contre chacun de vous. »

« … »

 » Au moins mille fois. »

 » … »

 » Donc, je veux un autre jeu d’échec.  »

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La vérité sort de …

Scrogn | 28 juin 2012

Même si les vacances des affreux ont démarré (les miennes sont mortes au même instant), il semblerait que mes rejetons adorent les prolongations. Ainsi, l’aîné s’est plongé avec délice dans l’étude des fables de La Fontaine, le cadet dans la cartographie et le benjamin dans la lecture. Surtout quand il faut faire le ménage de leurs chambres.

Bizarre.

Grumpy, le dernier, se débat toujours avec sa dysphasie. Comme l’apprentissage de la lecture avait fait progresser de façon spectaculaire le Crapulet et que le plus petit des affreux était à son tour demandeur, je n’allais pas me gêner. Ses grands frères non plus.

Pour tout vous dire, quitter la maternelle et entamer l’école des grands avec une bonne avance sur ses petits amis ravit sadiquement le Grumpy. De voir la face verte de jalousie des autres le transporte dans des stratosphères de joie parfaitement indécentes.

Mais il a des excuses. Après avoir franchi une année sans aucune punition et ne pas recevoir la médaille ad hoc (par manque de matériel et sans le moindre message de son enseignante pour nous, pauvres parents, angoissés par l’idée que notre petit ange ait pu nous cacher un méfait), il en a nourri une certaine amertume.

Seulement, seulement, seulement… Il aime aller plus vite que la musique.

Ainsi, j’ai écrit :

 » J’ai soif et il fait chaud. »

Il a lu, à haute voix :

 » J’ai soif et il fait chier. »

Un rapide coup d’oeil m’a renseigné sur les petits responsables de cette façon de voir les choses.

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Décompte

Scrogn | 6 mai 2012

Chez nous, ça grouille, ça bouge, ça se démène. De partout. Tout le temps.

Je ne parle pas seulement des affreux. Ces derniers, au moins, nous pouvons les coucher et espérer, après moult interventions, que le silence enveloppera douillettement ces chers petits et penser panser nos maux de parents.

Mais il reste une sourde animosité animale. Que voulez-vous ! Avec un chien plus bête qu’une éponge empaillée et trois chats, on ne peut s’ennuyer de façon décente. Sinon des poils se hérisseraient.

Le chef-d’oeuvre d’idiotie canine, récupéré à la SPA, est à lui seul un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Il nous avait été affirmé qu’il s’agissait d’un mélange entre un berger allemand et un rottweiler. Devant mon air circonspect et malgré mes arguments, la bénévole m’avait asséné un « c’est le vétérinaire qui l’a dit ! ». Soit. Sauf que, suivant mon instinct, j’ai pu aisément retracer sa race.

Une fois l’adoption faite, évidement.

C’est un setter gordon. Autant dire que nous aurions pu l’appeler Artemus. Et si vous vous connaissez un tant soit peu en toutou, vous savez qu’un chien de chasse n’a qu’une idée : user de sa truffe durant des heures et sur des dizaines de kilomètres pour débusquer une proie. Le problème, c’est que notre famille ne chasse que les idées noires et les araignées. Ainsi, malgré la promenade de vingt minutes deux fois par jour, cette bête, si bête, surveille sournoisement la moindre occasion de se carapater, créant ainsi un drame familial à chaque fois. Les affreux craignent de ne jamais le revoir, les parents, de le revoir (et qu’il ait provoqué un accident). Notre défunt Dogue Allemand/Danois, pot de colle, obéissant et pépère, nous manque terriblement.

Pour les fauves, la question est toute autre. Avoir trois chats vivant simultanément sous le même toit, ça vous remplit aisément le congélateur à souvenirs pour les quarante années à venir.

Le vieux a plus de seize ans. C’est un monument et il compte bien le faire savoir. Tout chez notre doyen moustachu respire un dédain profond de ce qui l’entoure. Patrons petits et grands, déménagements proches et lointains, ajouts improbables à la meute de membres qui braillent, aboient ou feulent, ne mérite qu’un air méprisant. Il s’en moque. Il n’aime personne. Mais il adore les gratouillages derrière les oreilles. Il en bave.

La chatte est une bengale, une diva, une chiante. Elle décide de tout : quand vous aurez le droit de la caresser, comment vous pouvez l’approcher, où elle déposera son royal cadeau (nan, parce qu’il ne faut pas exagérer, sa litière a été changée depuis quatre heures !!!). Toutefois, elle consent à venir à se coulisser, entre Guinness et moi, dans un creux du canapé. Entre nous, difficile de résister à une telle onde de mansuétude soyeuse.

Quant au dernier venu, c’est un monstre. Il a un tout petit regard vicieux, couleur diarrhée, suivi par un corps immense et adipeux. Nous en raffolons. Malgré ses miaulements de castra et ridicules.

Vous trouvez cette introduction à mon billet trop longue et laborieuse ? Moi aussi.

En fait, j’aurais pu laisser le Crapulet vous présenter notre animalerie en ces termes :

 » Un félin, un félin, un félin, un crétin »

On aurait sauvé du temps. Vous comme moi.

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