De l’art ou du cochon ?
Scrogn | 13 février 2008Oh, que j’aime la Saint-Valentin ! Une fête rien que pour nous, les amoureux. Une fête rien que pour emmerder les célibataires qui passent le reste de l’année à me narguer avec leur liberté. Ça me plaît… Ça me plaît même beaucoup…
Ce qui me plaît moins, par contre, c’est ce dégueulis généralisé de petits coeurs roses et rouges, cette vomitude dorée de cupidon. J’ai beau être quelquefois romantique par accident, trop c’est trop. Mais cette année, je n’ai pas été déçue. Non, vraiment pas…
Notre crapulet nous a rapporté ceci, de l’école :
Le premier moment de stupeur passé, le second moment de perplexité digéré, le troisième moment d’hilarité refoulé, je lui ai demandé de quoi il s’agissait.
– Ben, c’est pour la Saint-Valentin, voyons !
– Voui, j’avais espéré ne pas comprendre. Il y a un GROS coeur entre les pattes du COCHON et je vois même son bout de queue… C’est vraiment pour moi ?
– Ben oui, voyons ! Mais aussi pour Papa (voyons !). Il faut écrire un mot dans le coeur. C’est pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. Voyons !
– Ah, d’accord (surtout, ne pas l’énerver) ! Merci pour ton magnifique cadeau ! On voit que tu as fait des efforts et que tu as presque surmonté ton horreur de colorier. Tout ce rose… Et cet emplâtre d’orange…. Ça me touche énormément !
 Et, fantasmant déjà sur cette occasion en or de coucher (hum, hum…) par écrit nos délires conjugaux :
– Papa et Maman vont se servir de ton présent… Fais-nous confiance…
Aussi, l’orteil de mon mari avait à peine effleuré le tapis de l’entrée que je lui sautais déjà dessus (sur le mari au complet, s’entend, parce que sur son seul orteil, bof…).
– Mamour, tu ne devineras jamais !
…
…
Je vous passerai sous silence toutes les cochonneries que nous nous sommes écrits par MSN, flirtant avec le danger puisque les affreux gambadaient et se cassaient la figure autour de nous. Je vous tairai les énormes rires gras qui ont explosé dans nos gorges (pourtant déjà largement déployées) à la lecture des messages de l’autre moitié, alors que les enfants arboraient un air vaguement inquiet et surtout méprisant. Je vous cacherai notre lubricité écrite, noyée dans des hennissements rigolards au nez et à la barbe de nos petits anges démoniaques…
Finalement, ébouriffés par nos pouffements hilares, nous nous sommes décidés, mon Guinness et moi, pour une phrase bien parlante (et nettement plus croustillante que « Je suis ton cochon, sois ma cochonne »Â ) à écrire sur le bedon du-dit porcelet, afin de l’afficher au fin fond de notre table de chevet.
Je me suis saisie d’un stylo…
J’ai écrit le premier mot…
Et là , mon Crapulet m’a dit :
-Ben, il était temps que tu écrives « kèkchose », là ! Mon enseignante nous a demandé de rapporter notre dessin demain, sans faute, pour l’afficher dans le gymnase de l’école !
…
…
Oups ?
La maitresse est une perverse qui passe un message a des eventuels parents qui cherchent l’aventure. Futee l’enseignante!!!!
Et ben …. cela voudrait-il dire que les enseignants québécois ont des idées cochonnes ?
Bisous ma scrognounette
Mdr !
Toujours un délice de lire tes péripéties… Encore, encore…!!!
Bizzzzzz
Cette enseignante tient à avoir du travail dans l’avenir et espère que vous ferez des cochoncetés conséquentes.
[…] connaissez mon déjà amour pour la Saint Valentin. N’empêche que c’est souvent l’occasion d’avoir une approche plus musclée […]