Grumpy et la censure
Scrogn | 21 juillet 2009Il faut savoir que le Grumpy est très pudique, puritain sur les bords, limite méga-prude. À tel point, qu’il enlève lui-même sa couche pour être plus à l’aise, surtout devant un public non-averti. Qu’il raffole espionner ses grands frères quand ils utilisent des toilettes. Qu’il aime hurler » Pipi ! Caca ! » lorsque quelqu’un (inconnu compris) a tendance à se rapprocher d’un lieu aisance.  Voire tout ça en même temps. Mon Grumpy est un scatologique pratiquant.
Sa pauvre mère, suffisamment rouge de honte pour deux, lui a expliqué maintes et maintes fois que ces choses-là mériteraient d’être parées d’un peu plus de discrétion. Manque de bol. Le Grumpy s’en moque. La plomberie interne, il connaît et compte le faire savoir, goutte que goutte.
D’où la stratégie d’évitement parentale. Bien qu’assez épuisante pour les géniteurs puisqu’elle nécessite une vigilance constante et une capacité d’anticipation pointue, elle nous a sauvés les fesses la face plus d’une fois.
Tout d’abord, il faut analyser la situation autour du Grumpy, histoire de s’assurer que tous les ingrédients sont réunis. Pour prendre un exemple concret, je parlerai de ce qui c’est passé vendredi dernier. En route pour la check-list :
- Un lieu public (en l’occurrence, la bibliothèque municipale) : OK
- Des toilettes accessibles sur le-dit lieu public : OK
- Du monde non-initié aux pratiques du Grumpy : OK
- Des grands frères qui n’ont pas pris leurs précautions avant de partir de la maison : OK
- Un Grumpy qui commence à se tortiller pour atteindre les attaches de sa couches : OK
Nous avons là un magnifique cas d’alerte maximale. La solution est alors de détourner l’attention et les intentions du petit bonhomme grâce à un artefact à portée de la main. Dans une bibliothèque, n’importe quel livre pour enfant fait l’affaire.
Ouf.
De retour à la maison, les parents d’un Grumpy songent à écrire une lettre éperdue de remerciement à l’auteur du livre qui les a tirés d’un si mauvais pas. D’ailleurs l’Affreux, encore tout charmé de son bouquin, réclame une autre lecture du chef-d’oeuvre. Qu’à cela ne tienne. L’euphorie est encore palpable.
Le Grumpy est confortablement installé, les doigts déjà inondés de bave prêts à être dégainés sur les images les plus intéressantes.
Première page :
Oui.
Vous ne rêvez pas.
La bibliothèque municipale a censuré le dessin.
Y’a une justice 🙂
Ça dépend pour qui… 😀