Rectitude langagière
Scrogn | 28 mars 2011Un samedi matin, vers six heures du matin. Toute la maisonnée est calme. Toute ? Non ! Trois irréductibles affreux résistent encore et toujours aux consignes. Et la vie n’est pas facile pour les parents de la chambre retranchée…
Les yeux rivés au plafond, les oreilles clouées par l’oreiller (défense risible, s’il en est), les mains scotchées aux draps, les géniteurs subissent les efforts naturels de leur progéniture pour pourrir le sommeil parental. On dit que les murs ont des oreilles. À entendre les hurlements des affreux, je pencherais plutôt pour des haut-parleurs. Les traîtres.
Ainsi donc, nous nous sommes je me suis extirpée du lit une demi-heure après le début des hostilités, Guinness faisant le sourd comme à son habitude ayant un sommeil BEAUCOUP PLUS LOURD QUE LE MIEN ( je t’ai réveillé, mon chéri ? Oui ? Oh ! Pardon…).
C’est d’un pas très LOURD et PESANT (j’ai troublé ton sommeil mon trésor ? Je te prie de me m’excuser…) que je suis allée quérir mes trois litres ma tasse de café, après avoir rappelé aux affreux que LEUR PAPA AVAIT BESOIN DE SILENCE POUR DORMIR (tu m’as entendue, mon amour ? Désolée…).
Cuvant d’un oeil distrait ma dose de caféine devant mon ordinateur, j’ai repris conscience une heure après, quand le Crapulet, au beau milieu des escaliers, m’a posé une question cruciale (pour lui) :
Le Crapulet : Maman, c’est vrai que notre famille est aux quatre coins du monde ?
Scrogn, flirtant avec mauvaise humeur (qui l’eût cru) : Et ta soeur ?
Le Crapulet, déconcerté : Ben, j’en ai pas.
Scrogn, fiancée avec l’agacement : Tu es bien perspicace, ce matin.
Le Crapulet, troublé : Mais Papa ne s’appelle pas « Spicace », voyons !
Scrogn, mariée avec l’irritation : Si on en revenait à ta question du jour ?
Le Crapulet, désorienté : Mais il fait encore nuit, dehors !
Scrogn, en couple avec l’énervement : JE SAIS !!! Tu demandais donc si nous avions de la famille aux quatre coins du monde, c’est bien ça ? La réponse est non.
Le Crapulet, ahuri : Comment ça ? Je pensais que nous avions de la famille en Europe, en Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique bien sûr.
Scrogn, amoureuse de la colère : Parmi les nombreux cadeaux que nous t’avons offerts ce Noël, il n’y avait pas un globe terrestre ?
Le Crapulet, destabilisé : Ben si, justement ! C’est pratique pour voir où vit tout le monde de notre gang.
Scrogn, en couple avec l’exaspération : Depuis quand une sphère a des coins ???
Et toc.
J’aurais été certainement d’une fierté écoeurante devant mon trait d’esprit, limite un peu calmée, si je n’avais pas entendu hurlé des chambres des affreux ceci :
L’Affreux Jojo : MAAAAAAAAAMAN !!! Grumpy me donne des coups de poing avec son coude !
Note aux benêts : Je ne SUIS PAS INGÉNIEURE (Guinness vient de se réveiller et me dira certainement que les sphères ont une infinité de coins. Chéri, je t’emmerde gentiment, affectueusement, avec amour. Mais je t’emmerde. )
énormissime!!!!! je suis crampée!!!!!
Hilarant, à en recracher sa crème glacée par le nez, ce que j’ai fort bien fait d’ailleurs!
Sublime! J’applaudis des quatre paumes!
Eh bé ! Jsavais pas que par chez vous, vous étiez polygames. A moins que ça ne soit que d’incalculables amants pris par le charme si innocent de Scrogn. Ahem :p
Super texte encore, oh mais que vois-je ? Nous sommes en Avril, vite un nouveau! 😀