Les lettres de noblesse du Grumpy
Scrogn | 21 janvier 2010Avoir un enfant handicapé, c’est bien. En avoir deux, c’est mieux. Quand il s’agit de dysphasie, en tout cas.
Déjà , pour le Crapulet, au-delà de l’angoisse ressentit à l’énoncé du diagnostic, nous avons avons eu des périodes de rigolades inextinguibles, bourrées de quiproquos.
Pour le Grumpy, le fou-rire est tout autre. Il tient davantage du caractère du petit affreux que de la rééducation inhérente à son problème. C’est que, voyez-vous, nous sommes les heureux parents d’un rare spécimen, du genre à être pile là où on ne l’attend pas. Vraiment pas. Vraiment, vraiment, vraiment pas.
Pour contrer cet handicap, on nous apprend à utiliser des images et amener notre affreux à les décrire. Ainsi, un banal dessin de « vie dans une ferme » devient un formidable instrument de rééducation. Quels sont les animaux que tu vois ? Où est le fermier ? Que fait-il ? Sa salopette est de quelle couleur ? La poule est au-dessus ou en-dessous de la maison ?Etc…
Sauf que, à force de tourner avec les mêmes images, le Grumpy semblait plus réciter une leçon que progresser.
Mais Internet est une véritable mine d’outils pédagogiques de ce type. J’avais donc dégoté de jolies images, avec des thèmes intéressants comme « dans la cuisine », » dans la chambre » ou « dans le parc ». De quoi créer une foultitude de questions et, pourquoi pas, inventer des saynètes.
J’étais très fière de mes trouvailles. Aussi mis-je sous le petit nez de mon affreux un joli dessin intitulé » la table », tout en lui demandant de me dire ce qu’il voyait.
J’étais assise.
Heureusement.
Du haut de ses trois ans, le Grumpy me répondit spontanément, sans hésiter :
– L.A.T.A.B.L.E.
Le plus rageant dans l’histoire, c’est que je ne sais toujours pas comment il appris ses lettres et pourquoi il se moque éperdument de ce que je tente de lui inculquer.
Madame Scrogn, votre blogue est presque consacré ici :
http://bloguesmu.cyberpresse.ca/lortie/2010/02/04/les-blogues-sont-ils-out/
Madame Jay2x.
Quelque chose me dit que vous y êtes pour beaucoup, dans ce commentaire sur cyberpresse adorablement flatteur ! Merci mille fois !