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La débarque (la dégringolade)

Scrogn | 15 juin 2007

Pour ceux qui n’ont pas encore bien cerné l’Affreux Jojo, sachez que c’est tout un cauchemar poème. Notre deuxième petit bonhomme, âgé de quatre ans, a hissé l’art de la « casse-pied-tude » au sommet de sa gloire. Et le sommet en question, c’est l’Everest… Au minimum…

Il inaugure royalement sa journée en galopant comme un bison exaspéré, sautant comme un éléphant excédé et beuglant comme un taureau furieux, dans son champ de bataille sa chambre. Forcément, au bout de vingt minutes d’un tel traitement, Pôpa et Môman exhibent les orteils hors de leur lit. On ne peut pas dire qu’ils remporteront le premier prix de la bonne humeur… Dame!  À six heures du matin tous les jours de la semaine, samedi/dimanche compris…

Mais l’Affreux Jojo s’en fout. Il vit sa vie. Et le reste suivra son cours avec, malgré, derrière, devant, contre lui… Tous les parents veulent accompagner leur progéniture jusqu’au bout de leurs doigts. La mienne, de progéniture, en la personne de l’Affreux Jojo, a déployé ses ailes en même temps qu’il a poussé son premier cri.

Outre son côté « ménagerie », l’Affreux Jojo est un estomac sur pattes. Il est obsédé par la bouffe. Il est obnubilé par la nourriture. Il ne survit, si j’en crois ses râles déchirants, que grâce au (et dans l’espoir du)  prochain repas. Ainsi, après s’être gavé de gruau à sept heures du matin,  Môssieur Jojo entame sa litanie favorite, moins de soixante minutes plus tard :

– On va manger, là ? Hey, Môman, on va manger, là ? Je meurs de faim !!!!

Jusqu’à son arrimage officiel à table, la serviette hissée autour de son cou, sa fourchette cinglant l’air pour se venger des aiguilles du temps qui n’ont pas vogué assez vite vers le cap de midi…. Après, on remet ça jusqu’au repas suivant.

Mais il serait franchement réducteur de définir l’Affreux Jojo comme étant uniquement un tube digestif râleur. Il y a aussi ses conneries bêtises. Après chaque découverte d’un de ses exploits, je m’accroche désespérément à la douce espérance qu’un jour, j’en rirai. C’est ma bouée de sauvetage, voyez ? Je passerai sous silence (enfin, ça reste à voir…) son tartinage consciencieux de sa fenêtre. Son complice ? Le dentifrice. Je tairai son ambition folle de créer la plus grosse flaque d’urine du monde, sur le tapis de bain. Je ne vous raconterai pas ses fouillages de poubelle pour s’assurer que la canette de soda, coincée entre une couche de son jeune frère et le cimetière de notre cendrier, est bien vide. Je ne dirai rien de sa volonté farouche de se passer des consignes les plus élémentaires de sécurité…

Ah, non, merde, c’est justement l’objet de mon billet….

Affirmer de Guinness et Bibi lui ont interdit un million de fois de descendre ses affaires au salon, lui ont fait la morale sur la nécessité de tenir la rampe d’escalier pour gravir ou dévaler les marches reviendrait à racler, poncer, creuser le plancher de nos statistiques les plus pessimistes. Je parierai plutôt sur le « milliard de fois », au bas mot. Mais bon, on est un Affreux Jojo, ou bedon, on ne l’est pô. LUI, il l’est en mautadit, et sans faire semblant, en plus…

Les bras chargés de jouets, l’Affreux Jojo a entrepris de rejoindre sa chère génétrice au rez-de-chaussée. Dans mon souvenir, il a eu le temps de crier, d’en haut :  » Môman, on… » avant qu’un bruit atroce ne me fasse tourner la tête. Chboing, paf, paf, chboing, paf… Mon fils venait de rater une marche. Et j’ai tout vu au ralenti. Ce fut horriblement interminable et interminablement horrible. Je serais incapable de vous dire ce que j’ai fait. Tout ce dont je me souviens, c’est que des pensées angoissées ont pris mon coeur en otage :

– NOOOOOOOOOOONNNN !!! Mon bébé, mon amour, mon chéri, mon tout petit ! NOOOOOOOONNNNN !!! Pas lui, pas lui, pas lui !!! Faites qu’il n’ait rien, je vous en supplie, JE VOUS EN SUPPLIE !!!!

En bas des escaliers, je l’ai pris dans mes bras, et l’ai observé sur toutes ses coutures, en sanglotant comme une malade.

Et maintenant, la chute de la chute :

– On va manger, là ? Hey, Môman, on va manger, là ? Je meurs de faim !!!!

On est un Affreux Jojo ou on ne l’est pas…

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Ayoye….

Scrogn | 14 juin 2007

J’ai testé pour vous : Guinness en secrétaire particulier… ‘Tention, ça va faire bobo… (mais je surveille ses fôte daurtaugraffe… Enfin, tantôt… ).

En parlant de bobo, nous avons vécu un épisode très douloureux à plus d’un titre, mardi dernier.

Pas trop envie d’y revenir en détail pour l’instant (mais tout notre quartier est au courant, me demande bien comment… ). Sachez que les affreux et Guinness sont en pleine forme (hélas !). Par contre personnellement, je suis un peu handicapée, côté boudins digitaux. La main gauche est salement amochée, le bras droit est perfusé 24 heures sur 24 à l’aide d’une pompe que je porte en bandoulière, pour un bon mois. Le pied ! Ça vous fait une belle jambe, je sais. (J’ai failli être drôle là, non ?).

Au fait, Nénette chinoise,  » les Alsaciens ne le savent pas encore  » – je répète :  » les Alsaciens ne le savent pas encore »Â . So…

Mais, réjouissez-vous ! J’avais un texte tout prêt sous la main (bouhahaha ???). Le temps que je le relise et il sera à vous ! Demain soir, au plus tard, promis !

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Élections législatives françaises vues de notre cuisine

Scrogn | 10 juin 2007

FLASH SPÉCIAL  -  FLASH SPÉCIAL  – FLASH SPÉCIALAprès un record de participation aux élections présidentielles en France, nous venons d’apprendre le record d’abstention pour le premier tour des élections législatives.À  la maison, le taux de participation au fameux vote « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » est stable : 0%… Je me sens aimée et soutenue…

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Le testament – 2ème partie

Scrogn | 6 juin 2007

Un feu famélique chuintait dans la cheminée. Il éclairait chichement l’assemblée qui avait tourné vers le notaire des visages si différents. Désolé, désespéré, résigné mais si triste, avide, calculateur, gourmand. Yves a dû se régaler. Ou il devait déjà être blasé. Qui sait…

La vieille Soizic râlait pitoyablement dans la seule pièce dotée d’une certaine intimité au sein de la masure, tentant avec ses dernières forces de retenir l’huis au nez rongé de l’Ankou. Le notaire s’engouffra dans la chambre, suivit de près par son clerc blafard. De façon toute professionnelle, il ferma la lourde porte derrière lui. Un vrai confessionnal.

Erwan avait offert à son épouse comme cadeau de noce un immense lit-clos : une pièce entière placardée de panneaux de bois finement ouvragé. Une véritable curiosité dans la région. La chambre était certes petite et l’âtre minimaliste, mais la chaleur y survivait bien.

Soutenue par d’énormes oreillers, la vieille Soizic gémissait. Sa bouche édentée avait engloutie ses lèvres et ressemblait à un four qui consummait les derniers instants de sa vie. La mourante déglutit péniblement en voyant entrer le notaire et son clerc.

– Enfin, soupira-t-elle. Tant de choses à faire et si peu de temps… Si peu de temps…

Elle ferme les yeux. Son menton rendu saillant par les ans, se posa sur sa poitrine.

– Elle dort, ou… est-ce trop tard ? gémit Job.

Yves n’eut pas le temps de répondre. Soizic avait déjà relevé la tête et elle semblait implorer du regard l’homme de loi.

– Vite, l’Maître. Je voudrais régler mes affaires avant de partir. Monsieur l’Curé m’a déjà administré. Il reste… le reste.

L’exiguïté de la chambre força le notaire à s’asseoir à même le lit. Le clerc demeura debout, éclairant de son mieux la scène avec une bougie fumante d’une main et de l’autre tenant l’encrier. Mon ancêtre avait emporté avec lui un petit pupitre portatif qu’il posa en équilibre sur ses genoux.

– Commençons, ma bonne Françoise. Nous sommes prêts.

– « Ma bonne Françoise » ? Erwan m’appelait ainsi… J’ai si hâte de le revoir… Mais avant…

Le menton de la vieille femme se reposa comme un oiseau sur les draps.

– Mam coz (Grand-Mère) ? Mam Coz ? 

Le petit clerc se mit à trembler tant et si bien que la bougie faillit s’éteindre. Yves toucha légèrement la main gantée de veines de sa cliente. Soizic se redressa, comme galvanisée par son contact. Les yeux grands ouverts, elle se mit à chuchoter son testament.

– La maison, les meubles et le petit champs reviendront à mon filleul Brieuc. Il doit bientôt prendre femme. Le terrain de la Pierre Cassée est pour Mériadec, celui du Vieux Chêne, à Ronan. A Ronan, hein ? Pas à Maryvonne ! Anne aura les bijoux. Un peu de coquetterie ne lui fera pas de mal….. Je lègue mes mouchoirs brodés à Annick. Elle en aura bien besoin…

La mourante poursuivit ainsi, en faisant l’inventaire de tous ses biens et en pourvoyant jusqu’aux dernières brindilles de son arbre généalogique. Sans prendre aucune pose, Soizic faisait son dernier ménage. Scrupuleusement, mon aïeul nota tout, y compris les remarques assassines ou tendres de la vieille femme sur ses héritiers.

Le travail fut long et fastidieux. Il dura presque toute la nuit. A l’aube naissante, Yves avait terminé de mettre en forme le testament. Il apposa sa signature au bas du document et demanda à Job d’en faire autant, en qualité de témoin. Puis se tournant vers sa cliente, il lui dit doucement :

- À votre tour.

Les doigts osseux de la mourante se saisirent de la plume. Soizic traça en tremblant un « F », la seule lettre qu’elle connaissait et dessina une petite croix à côté. Puis le testament fût dument cacheté.

– Voilà, c’est terminé. Tout est en ordre, Françoise. Vous pouvez vous reposer.

La vieille femme ferma les yeux.

– Merci, l’Maître. Je vais pouvoir aller rejoindre mon homme, maintenant. Je suis prête…

Elle poussa un grand soupir et sa tête roula sur le côté. Yves se pencha sur Soizic puis murmura, pensif :

– Tout est fini. Elle vient de rendre l’âme.

Il moucha la bougie et rangea ses affaires. Job avait les larmes aux yeux. Ils sortirent de la pièce lentement, l’air grave. La parenté comprit immédiatement devant leurs mines sombres, qu’une vie avait quitté la maison. Le medecin venait d’arriver et, sans même poser de question, se dirigea vers la chambre.

Anne éclata en sanglots bruyants tandis que Mériadec poussa un petit cri d’animal blessé. Foudroyant du regard son mari qui cachait son visage ravagé dans un large mouchoir, Annick demanda, les lèvres pincées :

– Vous aviez eu le temps de… de… de tout noter ?

Sèchement, le notaire répliqua par l’affirmative : 

–  N’ayez crainte. Nous venions tout juste de terminer le testament lorsqu’elle a expiré…

À ce moment, derrière lui, le médecin lui demanda :

– En êtes-vous sûr, Maître ? Parce que cela fait des heures qu’elle est morte…

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Le testament – 1ère partie

Scrogn | 3 juin 2007

Je souhaite dédier cette nouvelle (en deux parties)  à une de nos amies qui vient de subir un terrible accident. Karine, si tu passes dans le coin,  j’espère que cette petite bafouille te plaira, qu’elle allègera un peu ta convalescence et qu’elle te fera sourire… On pense bien à toi et reviens-nous vite !!!

Il est de ces histoires qui hantent vos nuits sans sommeil, parce qu’elles sont issues de votre héritage familial. Des angoisses qui semblent être ancrées dans vos veines, des terreurs qui font parties de vous, des peurs qui, à défaut d’être domestiquées, vous sont terriblement familières.

Mes racines n’ont rien arrangé. Mes ancêtres bretons ont toujours respecté cette nécessité d’être de purs superstitieux. L’Ankou, notre mort personnifiée, est un parent gênant, un voisin envahissant, un être dont on voudrait bien se débarasser mais qui traîne toujours dans les parages et qui, surtout, s’invite immanquablement au mauvais moment. La Grande Faucheuse vit avec nous et contre nous. Elle est à table avec nous, elle se penche sur notre labeur, elle veille au coin du feu en faisant grincer la petite chaise, elle éclaire nos nuits. En gros, bizarrement, l’Ankou, c’est la vie.

Et si quelqu’un le savait bien, c’était mon arrière-arrière-arrière-grand-père. C’est que, voyez-vous, ma famille a eu un joli lot de notaires sur les bras. De père en fils. Et de père en fils. Et de père en fils. Et de père en fils. Cet état de chose a dû forger le caractère de mon clan, à travers les âges. À égalité avec les prêtres, les croque-morts et les médecins, les notaires avaient l’habitude de croiser l’Ankou avant de l’affronter de face. Mon ancêtre répétait souvent que sa profession l’amenait à tenir la porte à la mort. Il devait être galant…

Si j’en crois l’imagerie familiale, cet homme, à l’époque de cette histoire, était râblé comme une vieille souche, buriné comme un champ, enraciné dans sa terre avec passion. Il avait, paraît-il, un feu follet ironique qui faisait flambloyer son regard d’un froid gris acier. Son sourire, dénué de toute illusion, avait pourtant une tendresse triste, une petite touche d’amour désespéré. Un jour ou l’autre, il perdrait sa chère clientèle. Et il vivait avec ça. Mieux, il en vivait justement.

Habillé comme un homme de la ville en cette contrée de Bretagne sauvage et mythologique, il se faisait remarquer comme étant un homme de loi, même de loin. C’était à l’époque où l’on reconnaissait aussi un prêtre ou un bonne soeur à l’horizon, sans lui adresser la parole. De nos jours, il ne reste plus que les policiers et les pompiers (en exercice) qui portent publiquement sur eux les attributs de leur vocation.

Mon arrière-arrière-arrière-grand-père (appellons-le Yves, pour les besoins de l’histoire) était doté d’un petit clerc à la figure de fouine prénommé Job. Ce dernier avait une seule qualité, c’était d’être méticuleusement pétri de son emploi,  son seul défaut étant de sursauter, terrorisé, à chaque petit bruit suspect ou devant un infime évènement sortant de l’ordinaire. Un pur produit du folklore baignant le pays de mes ancêtres. Encore un qui aurait mieux fait de consacrer sa vie à un autre métier.

Car, s’il est bien un profession qui tutoie le surnaturel, qui fréquente l’irrationnel, c’est bien le notariat. En effet, les membres de cette curieuse fratrie assistent, impuissants, à des mariages, à des ventes de propriété, à la rédaction de testaments. Et, si possible, à l’instant ultime. Cet instant fatal, celui qui fait tout basculer.

Je dois vous préciser que les gens de mon pays breton ont eu longtemps une viscérale défiance à l’égard des institutions françaises, et que ceux-ci faisaient davantage confiance à leurs armoires et matelas qu’en des banques avec des coffres. Aussi, il n’était pas rare d’entendre parler de celui-ci ou de celle-là qui avait légué, avec son dernier souffle, des sommes faramineuses (enfin, tout est relatif) à des bénéficiaires dont le lien de parenté était, pour le moins, ténu. Mais en Bretagne, le sang s’exprime où et quand il peut.

C’est exactement ce qui c’est produit lorsque Yann, le sabotier mécréant de la contrée, est arrivé, à bout de souffle chez Yves, le notaire de la région.

- Viens vite, l’Maître ! Y’a la vieille Soizic qui va bientôt voir de quoi l’aut’ côté est fait ! Elle vous réclame de toute urgence.

L’heure était assez tardive et la rédaction d’un testament breton de dernière minute pouvait demander des heures. De plus, pour se rendre chez la mourante, mon aïeul et son compère devaient traverser une forêt enchanteresse le jour, mais franchement lugubre, en pleine nuit. Et en charette, qui plus est. Un vrai cauchemar, comme semblait suinter le regard épouvanté du petit clerc. Mais Yves n’en tint aucun compte. Sa fibre de notaire avait vibré.

- On y va, mon gars, on y va. Préviens Monsieur l’Abbé et le médecin.

Mon aïeul saisit sans ménagement sa sacoche et ce pauvre Job, dont le teint aurait fait de l’ombre à tout suaire digne de ce nom. Les voilà, cahin-cahan, sur le chemin de la vie, en route au chevet d’une agonisante.

La vielle Soizic abritait ses rides et sa bosse dans une petite maison basse, sombrement intime. Son défunt homme avait battu de ses lourds sabots la terre du sol, en dansant joyeusement, le petit doigt de sa dame encroché avec le sien. Tout le pays s’en souvenait, du beau Erwan. Il riait constament. Il riait du beau et du mauvais temps, des bonnes et des mauvaises nouvelles. Il montrait ses belles dents à la vie. Et sa femme y allait en choeur. Seulement, une après-midi, on ramena des champs le cadavre de son homme. Soizic se noya dans ses larmes. Pelotonné dans son ventre, son bébé ressentit de plein fouet son chagrin et en mourut.

Celle qui fut connu sous le nom de « la Belle Françoise » devint « la vieille Soizic », emmurée farouchement dans sa tristesse, ses souvenirs et ses espoirs défunts. Ses neveux et nièces, de solides cinquantenaires, eurent eu vent d’une galette (pur beurre) qui avait eu le bon goût de dorer sous le linge de maison de leur tante. Aussi, ils s’étaient tous rassemblés près de l’âtre de la grande salle pour assister aux derniers instants de la pauvre femme. Cette assemblée comportait pourtant des membres sincèrement peinés. La bonne Anne, vieille fille, massacrait avec douleur son mouchoir de dentelle trempé. Le petit Mériadec ne tentait même plus dissimuler son torrent de larmes. Soizic avait toujours choyé ce faible d’esprit,  le bourrant de confiture, de crêpes et de gâteaux. Le cousin Ronan reniflait plus bruyamment que coutume, malgré les coups de coude furieux de sa femme, Maryvonne, que ce concert geignard semblait déranger au plus haut point. Sa comptablilité s’en trouvait faussée. Annick calculait la valeur des meubles rustiques, tandis que Yann, son cousin, rêvassait sur les paturages riches et gras de sa tante. Pierrick, quant à lui, foudroyait du regard la porte, la punissant de ne lui avoir pas encore livré l’homme de loi qui allait mettre tout le monde d’accord.

C’est dans cette ambiance, pour le moins bigarrée, que mon arrière-arrière-arrière-grand-père atterrit, son clerc agrafé à ses basques. Il eut l’impression d’apporter avec lui, outre sa fouine d’assistant, un vent de soulagement. Le testament sera enfin fait. Et on saurait quoi reviendrait à qui. (…)

Vous aurez la suite (si vous êtes sages) dès jeudi….

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